Folie ! (part. 2)
The Sound of silence – Les institutions de la folie
La société est malhabile avec ce qui lui échappe, ce qui l’effraie. Son inconfort face à la marge, à la dissidence, à ce qui n’entre pas dans ses cases est palpable. Et lorsque les réponses légales et normatives sont insuffisantes, les institutions fermées sont autant une manière d’apporter des solutions qu’un moyen de silencier, pour mieux dénier.
Vol au-dessus d’un nid de coucou et La Moindre des choses offrent deux regards complémentaires sur l’hôpital psychiatrique, séparés par vingt ans et par une différence majeure de visée — la fiction d’un côté, le documentaire de l’autre. Le film de Miloš Forman dépeint une institution fermée, hiérarchisée, où le pouvoir s’exerce de manière écrasante et où la folie devient un lieu de résistance. Nicolas Philibert, au contraire, filme un établissement ouvert, fondé sur la parole, la création et la relation, où soignants et patients cherchent ensemble une forme de dignité et de liberté. Mettre ces deux oeuvres en regard, c’est interroger l’évolution du soin psychiatrique, la place accordée aux patients, et la manière dont le cinéma peut révéler — ou dénoncer — les structures de pouvoir qui traversent l’institution.
Projection du film À la folie de Wang Bing.
À la folie
(Feng Ai)
De Wang Bing - 2013 - 227 min - Hong-Kong, France, Japon - VOSTFR

Un hôpital psychiatrique du sud-ouest de la Chine. Une cinquantaine d’hommes vivent enfermés traînant leur mal-être du balcon circulaire grillagé à leur chambre collective. Ces malades, déviants ou opposants, éprouvent au quotidien leur résistance physique et mentale à la violence d’une liberté restreinte.
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