Pourvu qu’on ait l’ivresse • Gala • Méditerranée

Soirée Jean-Daniel Pollet

Projection de Pourvu qu’on ait l’ivresse, Gala, Méditerranée de Jean-Daniel Pollet

Pourvu qu’on ait l’ivresse
« Cherchant à filmer l’ennui du dimanche, après avoir cherché du côté de la salle Wagram, de Vincennes, je suis tombé sur la guinguette de Nogent, “Chez Max”, que j’ai retrouvée transformée en bowling pour le tournage de L’Acrobate… […] C’est en visionnant les rushes qu’un jour j’ai remarqué Claude Melki. Je l’ai recherché, lui ai parlé et j’ai commencé à élaborer à partir de lui une fiction dans ce cadre des bals du dimanche. […] Je ne l’ai jamais interviewé pour construire ou nourrir mon scénario. ce que j’ai reçu de lui se situait au niveau des propositions de jeu, du comportement qui pouvaient éventuellement amener à modifier le scénario. Dès le départ, il n’y a pas eu véritablement de dialogue entre Claude et moi, mais un échange muet. Pas de collaboration à un niveau intellectuel, de l’élaboration d’un scénario, mais à un niveau instinctif. »
Jean-Daniel Pollet

Gala
« C’est un film assez formel en cinémascope, noir et blanc. C’est un peu un clin d’œil aux burlesques des années 1920. Même si j’ai vu tous les films de Keaton, j’ai travaillé avec Claude Melki sans penser à Keaton… La référence a vraiment été inconsciente. […] J’ai fait Gala afin d’échapper à l’univers uniforme d’où je venais avec une irrésistible attirance pour le cosmopolitisme. »

Méditerranée
« Pour Méditerranée, j’ai fait un voyage de trois mois et demi, parcouru quinze pays autour du bassin méditerranéen mais j’ai refusé d’emblée de faire un documentaire. Je pouvais m’attarder à faire une séquence pyramide, une séquence temple grec, une séquence de fête paysanne, etc. Mais je me suis interdit de pénétrer dans les différents sujets. C’est pourquoi j’ai filmé une seule chose par plan, de manière à pouvoir utiliser au montage ces plans comme des mots, des signes. J’ai filmé les manifestations de cultures enterrées mais qui nous font signe. Je voulais à tout prix préserver la présence libre des choses. Il m’est plus facile de filmer les choses que les gens. Je crois beaucoup au parti pris des choses de Francis Ponge. La littérature moderne a montré que le milieu dans lequel on vit a autant d’importance que la vie elle-même. Je me refuse à considérer ce milieu comme un simple décor. On a accusé les auteurs du nouveau roman d’être des cérébraux, des compliqués. C’est faux. Ils veulent au contraire avoir un regard vierge devant les choses. Rien de plus simple et de plus honnête finalement que leur attitude. »

En partenariat avec l’Université Grenoble-Alpes, dans le cadre du Colloque Tu imagines Jean-Daniel Pollet, le jeudi 1er et vendredi 2 décembre 2022 à la MACI (Maison de la Création et de l’Innovation).

Les films :