Festival Dolce Cinema
Hommage à Ennio Morricone et à Giuseppe Tornatore
Le décès d’Ennio Morricone le 6 juillet dernier ne signifie nullement sa disparition. Les fameuses notes de la Trilogie du Dollar de Sergio Leone, sur une musique d’Ennio Morricone, continueront de résonner dans l’esprit de chacun, passionné ou non de cinéma, plus encore que les images de ces trois beaux films. Et continueront d’être fredonnés dans le monde entier les thèmes musicaux de Mission, de l’anglais Roland Joffé, ou du Clan des Siciliens, du Français Henri Verneuil, sans même savoir qu’on les doit à Morricone.
Il semble difficile de rendre hommage à la renommée internationale d’Ennio Morricone sans faire appel aux « western-spaghetti » de Sergio Leone. Et pourtant, en regardant ses productions plus récentes, se distingue une longue et remarquable coopération avec un autre réalisateur italien mondialement connu, Giuseppe Tornatore. Celui-ci réalisa notamment La légende du pianiste sur l’océan, où figure un casting international et dont la musique est signée Morricone. Ils collaboreront sur une dizaine de films, dont sept en italien.
Le choix de Dolce Cinema et de la Cinémathèque de Grenoble s’est donc naturellement porté sur deux œuvres remarquables qui illustrent cette coopération :
STANNO TUTTI BENNE (ILS VONT TOUS BIEN !), 1990, avec Marcello Mastroianni
Jeudi 26 novembre à 20h au Cinéma Juliet Berto
Un vieux veuf sicilien décide de rendre une visite surprise à ses cinq enfants dispersés sur le continent (c’est-à-dire le reste de l’Italie). Le voyage à travers le pays se transforme en une comparaison entre les souvenirs d’une enfance prometteuse et un présent bien plus amer.
À noter deux curiosités du film dans deux scènes différentes : Morricone interprète le rôle du directeur de l’Orchestre de la Scala à Milan et Tornatore celui d’un photographe à un défilé de mode à Rome. A chacun son rôle dans la vie comme à la scène.
Le film a remporté Le Prix David de Donatello pour la musique en 1991, et le Prix du Jury Œcuménique en 1990 à Cannes pour son contenu éthique.
En 2009, le film a fait l’objet d’un remake américain, Everybody’s fine avec Robert De Niro dans le rôle tenu par Marcello Mastroianni, et sur une chanson écrite et interprétée par Paul McCartney.
NUOVO CINEMA PARADISO (CINEMA PARADISO), 1988, avec Philippe Noiret
Vendredi 27 novembre à 20h au Cinéma Juliet Berto
Que dire de nouveau sur cet hommage à la magie du cinéma et à son ancrage dans l’esprit des gens, sans prendre le risque de paraître banal pour ceux qui ont déjà vu le film et ont l’intention de venir le revoir.
A sa sortie en Italie, le film fut un échec : le directeur du cinéma Aurora à Messina en Sicile proposait notamment aux passants de rentrer gratuitement et de payer après, seulement si le film leur avait plu ! La version internationale fût écourtée et Cinema Paradiso connut par la suite un succès spectaculaire, notamment en France avec deux millions d’entrées en 1989.
Le film a remporté de nombreux prix parmi lesquels le Grand Prix du Festival de Cannes en 1989 et l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère en 1990.
Pietro Maestri
Président de Dolce Cinema