Hommage à Jean-Luc Godard
Nous ne sommes plus les contemporains de Jean-Luc Godard.
Pourtant, nous souhaitons lui rendre hommage à notre tour, mais nous le ferons la veille et le jour de sa naissance.
Le vendredi 2 décembre, un film-surprise sera projeté, un film à la fois connu et trop peu vu, un film rare de la maturité de l’un des plus grands artistes du siècle du cinéma. Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta nous accompagnera à cette occasion pour évoquer la relation inédite entre la danse et les mises en scène godardiennes.
Le samedi 3 décembre, nous proposerons une approche originale de son œuvre, à travers une évocation en images de sa trajectoire grenobloise, car pendant les années 1960, Jean-Luc Godard est venu trois fois à Grenoble, invité par le ciné-club étudiant. Il y a rencontré Juliet Berto et Michel Séméniako acteurs dans La Chinoise.
Dans les années 1970, après la période du groupe Dziga Vertov, Godard s’installe à Grenoble. Il imagine une petite caméra, la 8-35, dont un prototype a été fabriqué par la société grenobloise Aaton (fondée par Jean-Pierre Beauviala) dans ses locaux de la rue de la Paix. Parallèlement, le cinéaste installe à Grenoble l’atelier SONIMAGE qui rassemble des moyens techniques cinéma et vidéo pour faire de la télévision, telles les séries Six fois deux, France Tours Détours, produites par l’INA et qu’il a co-réalisé avec sa compagne et collaboratrice Anne-Marie Miéville. Le temps à Grenoble est vécu par le cinéaste comme le début d’une renaissance, cherchant à faire des films avec moins de moyens mais aussi pour moins de spectateurs, comme souhaitant que l’on oublie son nom afin de travailler quotidiennement, tel un moine-ouvrier, dans son usine à films. Il a réalisé à Grenoble un long-métrage, Numéro deux, tourné entre l’atelier de la rue de Belgrade et son appartement du Village Olympique. Celui-ci annonce les films-essais qu’il réalise par la suite.
Grenoble est une période secrète mais faste dans la trajectoire du cinéaste avant son retour définitif en Suisse, et c’est pourquoi l’ensemble de la cinémathèque de Grenoble souhaite partager avec les spectateurs cette partie méconnue de son histoire.
Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Andrevon au Cinéma Le Club de Grenoble, en 1966, pour la présentation du film Masculin-Féminin