« Mon ami Mandrin », un film de Francis Lacassin (1959)
Mandrin débute sa carrière de criminel à la mort de son père dans la province du Dauphiné. Condamné par le juge de Grenoble, il s’enfuit en Savoie pour acheminer la contrebande jusqu’en France. Mandrin libère des hommes de prison afin d’agrandir ses rangs et défie les fermiers généraux qui prélèvent les taxes. Soutenu par le peuple, il échappe au régiment du roi qui le traque. Il est capturé dans la nuit du 11 mai 1755 au château de Rochefort. Malgré les réclamations de la maison de Savoie, il est rapidement condamné puis exécuté.
Lors de son service militaire en Algérie, Francis Lacassin a fait la connaissance de Bernard Chardère, fondateur de la revue de cinéma lyonnaise, Positif, mais également producteur de films avec la société Les Films du Galion. Arrivé sur place en 1959, Lacassin fait la connaissance de Michel Mardore (bordelais, jeune critique de cinéma, il va lancer Premier plan avec Chardère) et de Raymond Bellour, autre jeune Lyonnais, critique et théoricien du cinéma. Francis Lacassin devient gérant des Films du Galion et devient directeur de production pour des courts métrages tournés exclusivement dans la région lyonnaise. Chardère, puis Lacassin deviennent alors cinéastes sur le tas.
Lacassin, pour sa première réalisation, choisit naturellement un hommage à l’un de ses cinéastes d’affection, Henri Fescourt, qu’il a connu et interviewé, notamment sur son serial (8 épisodes, soit 7 000 mètres) Mandrin, mis en scène en 1924 pour la Société des Cinéromans. Il écrit d’ailleurs dans Pour une contre-histoire du cinéma : « Mandrin, par son lyrisme généreux, son souffle épique et le dynamisme de ses images, s’affirme comme un véritable western français. »
Le film écrit et réalisé par Francis Lacassin, tourné trente-cinq ans après celui de Fescourt, est plus modeste. C’est un court documentaire de quatorze minutes, un portrait de Louis Mandrin, le célèbre contrebandier français du XVIIIe siècle. Il est conçu à partir d’illustrations anciennes et d’extraits du film de Fescourt, avec la patte et l’humour de Lacassin, qui est assisté de Raymond Bellour pour ce premier opus. Et pour la voix off, il s’est amusé : c’est Harold Kay, célèbre animateur de radio et comédien qui assure le commentaire.
« Mon ami Mandrin », un film de Francis Lacassin (1959)
Réalisation et scénario : Francis Lacassin
Musique : Gérard Pellier
Directeur de la photographie : Pierre Muller
Cadreur : André Collombet
Monteur : Georges Marschalk
Production et distribution : Les Films du Galion (Bernard Chardère)
Visa : 22993
Film numérisé par Laboratoire de la Direction du Patrimoine Cinématographique (CNC) à partir des éléments d’origine déposés par Francis Lacassin.
© Succession Francis Lacassin